L’Argentine

L’Argentine est au 5ème rang des pays producteurs dans le monde.

La région viticole en Argentine s’étend sur 1.700 kms entre 22° et  42° de latitude sud et jusqu’ à 3.000m d’altitude (Bodega Colomé). Elle est le seul pays au monde dans lequel la majeure partie de la production se réalise à des altitudes aussi élevées. Au pied de la cordillère des Andes, des régions « alignées » du nord au sud comme des coins qui s’enfoncent dans les vallées andines ou appuyées contre les plateaux en parallèle à la cordillère.

Le vin argentin est naturel. Les faibles disparités du climat, l’irrigation et la fertilité des sols permettent des cultures sans pesticides ni fertilisants, ce qui donne aux produits un goût original, une couleur intense et un arôme inégalable.

Les vins dégustés : un vin de la région de Salta, la plus au Nord, deux autres de la célèbre région de Mendoza et enfin, un vin chilien à une latitude quasiment équivalente à celle de Mendoza.

 

Carte des régions viticoles


 


Histoire du vignoble :

La vigne est arrivée en Argentine, en 1557 dans les bateaux des colonisateurs espagnols. Les ordres religieux qui avaient besoin de vin de messe, ont été les premiers vignerons à l’époque coloniale. Mais c’est avec les grandes vagues d’immigration du XIX siècle que la viticulture se développe.

Comme dans beaucoup de pays d'Amérique elle fut d'abord tentée avec des cépages locaux (Vitis labrusca – Vitis rupestris) qui ne sont pas de la même souche que les cépages européens (Vitis vinifera). Ces cépages locaux donnent au vin un goût foxé (très rude et acide), qui n'est généralement pas très appréciée. Rapidement, les moines franciscains firent venir d'Europe les meilleurs cépages.

En 1853 un spécialiste français, Michel-Aimé Pouget, natif de Sainte-Foy-la-Grande est appelé pour développer le vignoble. Il fonde la « Quinta Normal de Agricultura », véritable école des viticulteurs et des œnologues. Il importe à Mendoza les cépages et les méthodes françaises afin d’en faire une industrie moderne. La région de Mendoza n’est pas choisie par hasard : sa topographie, sa géologie et son climat en font un lieu idéal.

Le vignoble était important au milieu du XIX siècle. Il n'a cessé de se développer, même si, de nos jours, les surfaces exploitées sont inférieures à celles des années 1970 (350.000ha). Cette diminution est compensée grandement par l'accroissement du rendement.

Climat et Terroir :

Les sols profonds, perméables et pauvres en matière organique, composés de sédiments sableux alluvionnaires avec des sous-sols graveleux et argilo-calcaires offrent des avantages décisifs à  l’obtention d’un bon vin.

Les zones dédiées aux vignobles sont sèches et arides, les hivers sont rudes,  les étés sont très chauds et secs. Le taux de pluie et d’humidité est très bas, facteur déterminant lorsque l’on parle de santé des vignes. L’amplitude thermique et les journées de soleil abondant favorisent à la fois une bonne maturation et une excellente concentration d’arômes et de couleurs dans les grains. Cependant, vu le bas régime des pluies, l’arrosage est nécessaire : un ingénieux système d'irrigation composé de canaux et de bassins permet aux vignerons d'irriguer ces plantations. L’eau provient du dégel de la cordillère des Andes, elle descend sous forme de fleuve, se transforme ensuite en canaux et permet ainsi l’arrosage.

Le climat de Mendoza, continental, semi-désertique caractérisé par de faibles gelées, un fort ensoleillement, peu de pluie et de vent, fait sans aucun doute de Mendoza, une oasis pour l’élaboration de vins de la plus haute qualité. L’irrigation y est assurée à partir des rivières Cuevas, Tupungato et Mendoza dont les sources se trouvent dans les Andes.      


L’Argentine c’est :

Le premier producteur sud-américain.

Le cinquième au niveau mondial, avec environ 15 millions d'hectolitres.

Le treizième exportateur mondial en 2005 avec une petite quantité de  vins, à peine 5%.

26.000 exploitations.

1.275 Bodegas (domaines) : producteur/vinificateur.

Le Plan Stratégique Vitivinicole 2020 prévoit la création d'un fond de plusieurs millions de dollars pour promouvoir les vins argentins à l'étranger. L'objectif : multiplier par dix les bénéfices des exportations d'ici 2020.

Après une longue période de croissance jusque dans les années 1980, la superficie du vignoble diminue d’environ 15%, et continue sa diminution jusqu’en 1995. Les années 1990 caractérisent cette phase de renouvellement qualitatif.

Le recensement 2001 met en avant une restructuration du vignoble : on constate une forte progression des plantations soit, + 12 %. Une entrée en production de ces nouvelles vignes engendre une légère augmentation de la production. Cette restructuration est le résultat de plans de reconversion, à savoir :

·        Regroupement des producteurs

·        Arrachage des vignes de faible qualité

·        Arrivée des cépages de meilleure qualité au niveau organoleptique et commerciale.

Il y a actuellement environ 212.000 ha plantés en vigne, dont 8.000 ha utilisés en raisin de table et raisins secs. Grâce à la faible humidité de la plupart des régions où pousse la vigne, grâce à son implantation sur des vallées élevées, la vigne est rarement attaquée par des insectes ou champignons ou autres maladies de la vigne, comme c'est le cas dans d'autres régions du monde. Donc, peu ou pas d'emploi de pesticides, ce qui permet d'obtenir des vins de haute qualité biologique, de plus en plus demandés par les consommateurs.

La plupart des domaines argentins produisent deux types de vin :

 L'un traditionnel pour le marché domestique.

 L'autre plus international avec des vinifications très soignées pour les marchés export.

De culture européenne, les Argentins sont des consommateurs de vin. Ils en consomment environ 45 litres par an et par personne.

Les régions productrices

 

La province de Mendoza a été reconnue comme l’une des huit meilleures régions au monde pour la qualité de ses vins. Les 7 autres régions étant  Bordeaux, Florence, Porto, Rioja, Napa Valley, Cape Town et Melbourne.

Elle représente à elle seule près de 70% de la production de vins argentins, et 84% de leur valeur en 2006.

Du Nord au Sud 

1.        Province de Jujuy : 0,5% -  région de San Salvador de Jujuy, l’endroit le plus élevé.

2.        Province de Salta et Tucuman : 1%  - Vallées Calchaquies.

3.        Province de Catamarca : 1% - Vallée de Tinogasta.

4.        Province de La Rioja : 4% - Vallées de Famatina.

5.        Province de San Juan : 22% - Vallée de Tulum et Vallée d’Ullum.

6.        Province de Mendoza : 70% - régions de Vallée Central, de Mendoza, Vallée de Uco, et de San Rafael.

7.        Provinces de Patagonie : la Pampa, Neuquén et Rio Negro : 1%.

8.        Province de Buenos Aires : 0,5% - région de Médanos.

A noter que depuis le début des années 2000, on produit des vins blancs fin dans la province de Chubut en Patagonie, ce qui fait de cette dernière, la région possédant les vignobles les plus méridionaux du monde.

La législation en Argentine

En 1999, l’Institut National de la vitiviniculture (INV) est créé afin de mettre en place la réglementation de la filière.

Le système législatif n’est cependant pas au point et il n’y pas de règles précises réglementant les pratiques viticoles des différentes zones de production reconnues dans la loi. Par exemple, il n’existe aucune réglementation limitant les rendements de production à l’hectare.

Il existe 3 types d'appellation :

Les étiquettes :

Les dénominations d’origine peuvent être mentionnées lorsque 100% du vin provient du lieu indiqué.

La variété de cépage peut être indiquée lorsqu’elle représente au moins 85% du vin produit.

Le millésime : il faut que 85% du vin provienne de l’année de récolte pour que la date soit mentionnée.

Depuis la mise en place du décret d’application du 16 janvier 2004, les appellations « vin fin » et « vin de table » ont disparu. Désormais, la composition des vins de cépages doit  être précisée sur les étiquettes des produits, ce qui n’était pas obligatoire auparavant.
Certaines pratiques œnologiques utilisées en Argentine, mais interdites en Europe, font toujours barrière aux exportations. Par exemple, les producteurs argentins ont l’habitude d’ajouter au vin de l’acide malique, qui en réduit l’âcreté et lui confère un goût fruité. L’usage de cette substance est interdit en Europe. Pour pouvoir importer des produits contenant cet acide, il est nécessaire qu’un accord soit passé entre l’Europe et le pays exportateur. Ce fut le cas pour le Chili et les Etats Unis et ce devrait être le cas pour l’Argentine prochainement.

Les vins sont exemptés de droits d'accise, par contre, ils sont soumis à une T.V.A à 21% et des taxes douanières de 21.5 %. La loi anti-alcool interdit la vente des boissons alcooliques aux personnes ayant moins de 18 ans. Ceci doit être mentionné sur les étiquettes.


Les Cépages

Les cépages rouges représentent 44,1% de l'encépagement. Ils ont connu un fort accroissement au cours des dix dernières années, avec la percée des grands cépages internationaux (Malbec, Cabernet, Pinot Noir.). Le Malbec est le cépage rouge le plus planté et le plus réputé en Argentine.

Les cépages blancs représentent 23,5% de l'encépagement total. Leur part est en recul depuis plusieurs années.

Les cépages « créoles » représentent 32,4% de l’encépagement (Cerise/Créole grande/Créole petite/Moscatel rosé), ce sont des cépages argentins issus du croisement de cépages importés, ils sont vigoureux, donnent une production abondante et des vins de qualité inférieure. L'Argentine est pratiquement le seul pays au monde à élaborer du vin à partir de ces cépages.

Du Malbec au Torrontés, les principaux cépages d’Argentine.

Principaux cépages rouges :

Principaux cépages blancs :

La fête des vendanges en Argentine

La « Fiesta Nacional de la Vendimia »  est une des fêtes les plus populaires en Argentine.

La première fête des vendanges dans sa version institutionnelle s’est déroulée en 1936, elle avait pour but de célébrer le raisin, le vin et les beautés de Mendoza. Fort de son succès, elle est devenue une grande fête populaire nationale qui attire des centaines de milliers de spectateurs. Elle est devenue également un rendez vous  pour nombre de touristes amateurs de Bacchus. Elle s’ouvre début mars, à la fin de l’été de l’hémisphère sud. Les premières célébrations sont apparues dès le 18ème siècle avec les fêtes traditionnelles qui marquaient la fin des vendanges. Puis au 19ème siècle est apparue la « Fiesta de las Chinas », musique et danses populaires qui se terminaient par l’élection de la plus belle « China », la reine de beauté locale. De nombreuses fêtes provinciales délocalisées sont également organisées dans les régions productrices depuis les hautes vallées des Andes au Nord de la Patagonie, en passant par la Rioja et San Juan.

Le Chili



Chili et Argentine, deux cultures du vin qui s´opposent !

Tout oppose ces deux pays séparés par la cordillère des Andes. Le peuple chilien est un peuple très métissé, quand l´Argentine est un peuple d´immigrants européens. Leur approche du vin est par conséquent complètement opposée.


L’ Argentin, de culture européenne, italienne, espagnole et française, consomme du vin régulièrement (45litres). Toutefois, le vignoble argentin est un vignoble de masse, qui s´est longtemps contenté du marché intérieur. Le souci de qualité n´est que récent, certaines maisons ayant pris conscience de la nécessité d´exporter pour compenser la baisse de la consommation locale.

A l´opposé le chilien n´est pas un consommateur de vin (17litres). La consommation est souvent réservée à certaines classes aisées. Donc, très tôt, les producteurs chiliens prennent conscience de la nécessité d´orienter la production vers la qualité afin de voir s´ouvrir les marchés étrangers. Le vin chilien est aujourd´hui le troisième vin importé aux Etats-Unis, derrière les productions françaises et italiennes. Pas un mince exploit lorsque l´on sait que la production chilienne est inférieure à la production bordelaise !

Le Chili est le 2ème producteur de vin d'Amérique latine derrière l'Argentine, avec une production de l'ordre de 6 millions d'hectolitres.

 

La culture de la vigne a été introduite au Chili en 1548 par Bartolomé de Terrazas et Francisco de Carabantes, avant de traverser les Andes et de lancer la production Argentine dans la région de Mendoza.
Géographiquement le Chili est un pays tout en longueur, 4.300km de long pour 177km de large, "coincé" entre l'océan Pacifique et les Andes, dont certains sommets dépassent les 6 000 mètres.

Les principales régions de production sont:

 Aconcagua, Casablanca, Maipo, Colchagua et Maule.

La géographie du Chili, les excellentes conditions climatiques et la rigueur et le professionnalisme des producteurs aidés par le savoir-faire européen, en particulier français, ont fait du vin chilien un vin de grande qualité qui peut aujourd'hui se mesurer aux grands crus du monde entier et d'un rapport qualité/prix incomparable. Les meilleurs résultats sont obtenus dans les régions de Maipo et de Maule autour de Santiago, qui sont les plus anciennement plantées et où existent les domaines les plus prestigieux de Cousiño Macul, Concha y Toro, Almaviva.

Les vins

Les vins rouges destinés au marché domestique sont vinifiés à base d'un cépage local, le « Païs », laissés trop longtemps en fût, ils prennent un goût très oxydé.

Les vins rouges, destinés à l'exportation, sont vinifiés notamment à partir du Cabernet Sauvignon, du Merlot et du Carménère; ils ont beaucoup de charme.

Quelques vins blancs sont aussi vinifiés à partir du Chardonnay et du Sauvignon essentiellement.

Réglementation 

La qualité des vins est peu réglementée et très contrastée. Aucune loi ne règlemente le système de dénomination. Les appellations « gran vino » et « reserva » sont utilisées en fonction de l'image que les viticulteurs se font de leur vin.

Les Grands Crus chiliens et la France

Le pays a depuis longtemps attiré quelques investisseurs français, au total une quinzaine de Français sont aujourd'hui sur place, dont les Rothschild (ceux de Mouton-Rothschild et de Lafitte), les Marnier-Lapostolle (Grand-Marnier), « Michel Laroche » (Chablis) et les Dassault. De grands œnologues interviennent sur les propriétés.