La ville dĠHiver dĠArcachon

Nous avons rendez-vous ˆ 14 heures avec Jean Lannes, Ç raconteur de pays È dans le Parc Mauresque auprs de la pinasse, marquant lĠendroit o fut ŽrigŽ en 1863 par Paul Regnault le casino Mauresque, dŽtruit par un incendie en 1977.

Le casino Mauresque au dŽbut du XXe sicle

Le Casino Mauresque et la Ville DĠHiver font partie dĠun vaste programme immobilier initiŽ par les frres Isaac et Emile Pereire.

PropriŽtaires de la Compagnie du Midi les Frres Pereire construisent la ligne de chemin de fer  Bordeaux - La Teste en 1841 et la prolongent jusquĠˆ Arcachon en 1857.

DĠautre part, ils achtent 100 ha de bois et rŽalisent un lotissement de 142 lots.

En 1860, 24 maisons sortent de terre sous la houlette de Paul Regnault, neveu des Pereire.

LĠarchitecture est inspirŽe des chalets Suisses, du style nŽoclassique, nŽogothique ou mauresque.

On retrouve ce style mauresque dans diffŽrentes constructions :

- Le buffet de la gare dĠArcachon (dŽtruit)

- Le cafŽ Le Repetto avenue Gambetta (sacrifiŽ au style clinquant des annŽes 1980)

- La villa AlgŽrienne dont il ne reste que la chapelle nŽo-mauresque vouŽe au culte catholique en 1885 !

 Nous sommes ˆ lĠŽpoque du mouvement des orientalistes avec Delacroix, Constant, Fromentin, Majorelle, Pierre Loti, Victor Hugo, ThŽophile Gautier etc.É


Reconnue pour les qualitŽs de son air ( essences balsamiques des pins) la Ville dĠHiver devient un lieu de convalescence (tuberculose) et de villŽgiature pour la clientle  huppŽe.

Cerise sur la dune, lĠempereur NapolŽon III et la princesse EugŽnie sŽjournent ˆ Arcachon en 1857.


Parcours de la Ville dĠHiver


Depuis lĠascenseur nous voyons au loin, prs de la plage lĠimposant Grand H™tel o sŽjourna lĠimpŽratrice Sissi et dont le caractre nĠŽtait pas au gožt de Jean Lannes.

Nous sortons  du Parc Mauresque en traversant  lĠallŽe du Moulin Rouge, en souvenir de Toulouse Lautrec, puis nous nous dirigeons vers lĠavenue Faust o se dresse la villa du mme nom.

CĠest ici que Charles Gounod venait passer ses vacances.

Un peu plus loin sur la gauche se trouve la villa Bellegarde qui abrita Marie -Christine dĠAutriche prompte ˆ recevoir Alphonse XII dĠEspagne qui rŽsidait non loin de lˆ,  villa Monaco. De leur union na”tra Alphonse XIII roi dĠEspagne.

Nous revenons  sur nos pas nous empruntons la passerelle Saint Paul afin de monter au pied de  lĠobservatoire Sainte CŽcile. Ce belvŽdre a ŽtŽ rŽalisŽ par Paul RŽgnauld avec la collaboration de Gustave Eiffel, ceux la mme qui rŽalisrent la passerelle du chemin de fer ˆ Bordeaux.

On peut remarquer que la structure est rŽalisŽe ˆ lĠaide de rails de chemin de fer.

Aprs avoir laissŽ  la villa Montretout sur la droite nous bifurquons vers la gauche afin dĠemprunter lĠallŽe Alexandre Dumas ; nous nous retrouvons  face ˆ lĠimposante villa du mme nom o lĠauteur nĠa jamais rŽsidŽ.

Juste derrire nous une construction contemporaine en complet dŽcalage attribuŽe ˆ Le Corbusier.

Notre visite nous emmne vers la villa Marguerite (ˆ c™tŽ de la villa Faust) objet dĠune  superbe rŽnovation. A partir de 1880, elle accueillit ˆ plusieurs reprises le compositeur Claude Debussy.

En face,  la monumentale villa nŽo-palladien Craigcrostan construite par un Žcossais et qui fžt jusquĠen 1949 le lycŽe dĠArcachon.

Nous descendons vers la place BrŽmontier dont le buste nous fait tourner la tte pour admirer la villa TrocadŽro, un exemplaire typique de lĠarchitecture chalet suisse de lĠŽpoque.


TrocadŽro 2006

Aprs la place BrŽmontier la promenade des Anglais (ex place des palmiers et ex place Fleming) o se trouve lĠŽglise anglicane et non loin, la villa Les OrchidŽes. Celle ci abrita le couple Caillaux (1914) dont la femme assassinat le directeur du Figaro suite ˆ de nombreuses calomnies ˆ lĠencontre de son mari.

Un peu plus loin la maison de retraite Oasis, autrefois H™tel Continental de la Fort.

En remontant lĠallŽe Corrigan nous passons devant lĠH™tel RŽgina o lĠon nĠŽtait pas ˆ une excentricitŽ prs.

Citroen dŽvalant l'escalier

CĠest ici que rŽsidait Franois CoppŽe. Jean Lannes ne put sĠempcher de nous dŽclamer

La mort des oiseaux.

Le soir, au coin du feu, jĠai pensŽ bien des fois,
A la mort dĠun oiseau, quelque part, dans les bois,
Pendant les tristes jours de lĠhiver monotone
Les pauvres nids dŽserts, les nids quĠon abandonne,

Se balancent au vent sur le ciel gris de fer.
Oh ! comme les oiseaux doivent mourir lĠhiver !
Pourtant lorsque viendra le temps des violettes,
Nous ne trouverons pas leurs dŽlicats squelettes.

Dans le gazon dĠavril o nous irons courir.
Est-ce que Ó les oiseaux se cachent pour mourir ? Ó

Notre visite sĠachve avec un passage devant la magnifique villa TŽrŽsa allŽe Rebsomen, inscrite ˆ lĠInventaire SupplŽmentaire des Monuments Historiques, que lĠon peut visiter lors des journŽes du patrimoine. Cette villa est un trs bel exemple des intŽrieurs de lĠŽpoque (boiseries, cŽramiques polychromes).

La Villa Teresa

Merci ˆ Jean Lannes pour la dŽcouverte de ce patrimoine, symbole  de toute cette Žpoque du second empire. Ses commentaires imagŽs et lĠarchitecture pittoresque allaient de pair, ils nous ont permis de passer une agrŽable visite ˆ la fois culturelle et dŽcontractŽe.